Qui veut jouer au Risk ?

Dans un jeu de société relativement répandu, les territoires du monde sont découpés en grands ensembles plus ou moins cohérents. Les joueurs doivent déplacer leurs pions sur les différents territoires pour parvenir à contrôler un continent entier. Évidemment ce jeu ne prend pas en compte les peuples qui habitent ces territoires... On dirait bien que les dirigeants actuels de l'Europe jouent au Risk !

Il suffit de voyager un peu (au-delà de l’Europe et des USA) pour se rendre compte que, même dans la société dans laquelle nous vivons - mondiale, multiculturelle, ouverte.... -, un repère fondamental est celui de "peuple", attaché à un "territoire" (1).

Mais revenons à l'Europe. Depuis quelques années, on constate des réformes des états membres, afin que, progressivement, ils adaptent leurs structures sur le modèle « idéal » de l'Allemagne.... Notre organisation, avec notre fameux millefeuille administratif, est trop complexe : nous devons revoir notre pays (2) afin que nos collectivités ressemblent plus aux landers (3).

Demain, on nous expliquera que 577 députés et 340 sénateurs, c'est trop et ça coûte trop cher.... Regardez les Allemands ils en ont beaucoup moins (4) ... Et en avançant ainsi de faux prétextes, nous arriverons à un gommage de toute l'identité de notre pays. Nous ne serons plus qu'Européens.

Mission accomplie ? Non ! Une Europe qui fédère n'est pas une Europe amnésique. Ce n'est pas avec des subterfuges ou des manœuvres habiles qu'on construit un édifice durable.

Parce que l’Europe se construit aujourd’hui contre les peuples (il suffit de suivre un peu la campagne pour les élections pour comprendre que c’est en tout cas le sentiment qu’elle donne à ses citoyens), qu’elle ne se construit plus qu’à Bruxelles,... les élections de dimanche risquent de révéler que le projet européen, pourtant tellement essentiel, est aujourd'hui en danger (5).

Et pourtant, en portant un projet fort, cohérent, et réfléchi (à la manière de la réflexion de Territoires en Mouvements par exemple (6)), un président de l'UE pourrait fédérer sans remettre en cause les identités des peuples Européens. Il pourrait développer une cohésion qui aujourd’hui est absente. Une Union et pas une assimilation.

Stan B.

Références :

(1) http://www.rfi.fr/moyen-orient/20130405-kurdes-peuple-quatre-territoires-iran-irak-syrie-turquie

(2) http://www.larevueparlementaire.fr/pages/RP-914/RP914-territoire-collectivites.htm

(3) http://www.lefigaro.fr/politique/2014/01/15/01002-20140115ARTFIG00663-regions-departements-hollande-s-attaque-au-millefeuille.php

(4) http://presidentielle2012.ouest-france.fr/actualite/des-parlementaires-trop-nombreux-06-04-2012-854

(5) http://www.latribune.fr/blogs/la-tribune-des-europeennes/20140519trib000830709/elections-europeennes-ce-que-va-provoquer-l-onde-de-choc-front-national.html
(6) http://www.territoiresenmouvement.com/la-carte-et-les-schemas/